Mépris, oubli, manque de moyens et système D. Voila avec quoi la psychiatrie doit s’organiser.
Les salarié.e.s de l’hôpital Philippe Pinel (Amiens) connaissent bien cet état, eux.elles qui en sont à plus de 150 jours de grève et après 109 jours de bivouac. Face à la fermeture de quatre services en quatre ans (soit pas moins de quatre-vingt-dix lits supprimés et les postes de soignant.e.s qui vont avec) les agent.e.s ont décidé de s’organiser eux.elles-mêmes, au-delà des étiquettes politiques, en recevant uniquement l’aide logistique de la CGT, Sud et FO (mais que fait la CFDT ?). Il ne s’agit pas d’une lutte pour des conditions salariales un peu moins indécentes, mais bel et bien de pouvoir soigner et prendre en soin dignement des personnes en souffrance. Aujourd’hui, c’est quasiment impossible ! La fermeture des services oblige ceux déjà surchargés à accueillir d’autres patient.e.s. Seuls les soins de bases sont assurés, avec deux soignant.e.s pour vingt-six patient.e.s, logeant toutes et tous dans des chambres doubles ou parqué.e.s dans des dortoirs de quatre. Parallèlement, les instances supérieures n’ont pas hésité à vendre certains terrains pour ouvrir une clinique privée de psychiatrie. Tou.te.s égaux.les devant la maladie, mais pas pour l’obtention des traitements ! Continuer la lecture