Nos chers politiques commencent le grand carnaval de la magouille, à qui sera le plus offrant. Si on y regarde de plus près, mieux vaut garder la tête froide. Le programme de la droite est particulièrement antisocial : retraite à 65 ou 67 ans, suppression des 35 heures, suppression de l’I.S.F., identité « nazionale », etc. Pas de quoi défroisser un burkini !
Sur fond de trahison sociale et de nationalisme
Il faut dire que notre gouvernement « social-traitre » a bien préparé le terrain, il leur a préparé les pantoufles qu’ils n’auront qu’à enfiler : c’est la loi Travail à coup de 49.3 – mais ne vaudrait-il pas mieux l’appeler la loi précarité -, la répression envers les militants syndicaux qui s’accroît (Air France, Goodyear et j’en passe), ainsi que l’autorisation de licencier un camarade de la C.G.T. Air France en passant par-dessus l’avis de l’inspection du travail. On se demande d’ailleurs à quoi servent encore les inspecteurs du travail.
L’ignominie a encore frappé cet été avec le délire « national-républicain » de Manuel Valls (le petit foutriquet qui admire d’ailleurs A. Thiers en plus de Clémenceau et de Jules Moch) courant au cul des racistes et xénophobes de droite et d’extrême droite. Qu’est-ce qu’on en a à faire de leur identité « nazionale » ?! Faut-il rappeler que les exploités n’ont ni patrie ni frontière, et que nous serons toujours solidaires d’un travailleur syrien, kurde ou portugais, alors que nos ennemis sont avant tout les capitalistes français ou autres_?! L’état d’urgence toujours en vigueur, avec ses atteintes de plus en plus violentes à la liberté d’expression pourrait être aussi une aubaine en cas de victoire d’un parti autoritaire et nationaliste que je ne nommerai pas. Quelle joie en cas de victoire de nous enfermer en toute légalité dans des stades flambants neufs après l’Euro de Football ! N’oublions pas que sous la République de Weimar, en Allemagne dans les années 20-30, les sociaux-démocrates qui étaient au pouvoir ont mis en place de nombreuses fois l’état d’urgence, celui-ci a été très pratique pour les nazis quand ils sont arrivés au pouvoir… Et c’est sur ces bases qu’ils ont dissous les syndicats, les partis d’opposition et peuplé les camps de concentration…
Cette rentrée a décidément un goût amer. Mais faut-il pour autant se résigner ? Faut-il pour autant aller voter pour des clowns qui ne pensent qu’à mentir et trahir les électeurs ?
L’unité à la base
La lutte sociale est plus que jamais d’actualité. Elle seule, avec une mobilisation massive et unitaire permettra d’améliorer notre sort dans un premier temps. Les rendez-vous vont être nombreux, que ce soit pour lutter contre l’exploitation capitaliste, pour défendre nos droits, pour imposer de réels changements dans le monde du travail, mais aussi pour défendre massivement et unitairement nos camarades victimes de la répression antisociale et liberticide.
Les procès contre les militants syndicaux pleuvent. Les camarades d’Air France et ceux de Goodyear, particulièrement, sont punis pour avoir mené une lutte exemplaire et forte.
Plus que jamais nous devons nous mobiliser et montrer à nos oppresseurs et exploiteurs que nous sommes solidaires et unis contre la répression. Également être solidaires de tous les arrêtés, gardés à vue, condamnés, persécutés suite aux manifestations contre la loi El Khomri, ou tous ceux qui se sont opposés aux diktats et aux atteintes à la liberté générés par l’état d’urgence et aux délires racistes, xénophobes et discriminatoires qu’il a engendré.
Mais cette mobilisation ne doit pas s’arrêter à quelques jours de grève de 24 h. Elle doit être unitaire le plus possible. Elle doit nous permettre aussi de réfléchir, de débattre, de proposer d’autres modes d’actions…
Une lutte quotidienne
Il nous faut inventer un monde nouveau, débarrassé de l’exploitation, du racisme et de l’oppression. Nous devons de toute urgence et en commun proposer d’autres voies.
Oui, il faut se battre pour conserver nos acquis, mais il faut aussi construire et mettre en avant nos propositions pour une société plus juste, égalitaire, solidaire et humaniste.
Arrêter de nous laisser berner par de vieilles barbes politicardes qui nous trompent et nous manipulent, main dans la main avec les puissants de ce monde et les multinationales. Tous ces groupes tentaculaires qui exploitent, tuent et détruisent notre vie et cette planète.
La tâche est ardue car eux ne sont pas divisés, eux ne sont pas racistes, eux ne se déchirent pas.
Qu’attendons-nous pour tisser des liens et des contacts étroits, faire des propositions concrètes ; un programme clair basé sur la solidarité de classe à l’échelon européen et international. Ce ne sont pas des mots creux, c’est une urgence, une nécessité.
Créons de nouveaux réseaux, une unité à la base sans bureaucratie avec des mandats impératifs et révocables à tout moment, une rotation des tâches, une égalité hommes-femmes réelle, un respect profond pour nos ressources naturelles, une redistribution des richesses, de l’éducation, de la culture et de la santé…
Penser un monde nouveau ne nous empêche pas de nous battre au quotidien, au contraire ! C’est dans nos luttes quotidiennes que nous élaborerons communément cette société fraternelle et libertaire.
Ne déléguons plus le pouvoir…
Prenons-le !
Eugène Varlope