13 novembre 2015. Attentats de Paris. 130 victimes. L’effroi est à la hauteur de l’horreur de ces crimes. L’émoi est légitime mais les conséquences sont désastreuses sur le plan politique. Au lendemain de ces événements, le gouvernement « socialiste » s’empresse de modifier quasiment sans débat, la loi de 1955 sur l ‘état d’urgence en y introduisant des dispositions particulièrement inquiétantes tel le que la possibilité de « dissoudre des organisations » pour des raisons aussi vagues que « l ‘atteinte grave à l ‘ordre public ». Ces imprécisions en disent long sur les intentions des gouvernants.
Sous couvert de lutte contre le terrorisme djihadiste, l’État enrichit son arsenal répressif pour museler les oppositions politiques. Et les faits n’ont pas tardé à le démontrer : après deux mois et demi, 3000 perquisitions administratives, 406 assignations à résidence et interdiction de manifester pour seulement 25 délits constatés pour terrorisme dont seulement 4 dossiers « sérieux » ont été transférés au parquet anti-terroriste de Paris. Ils ont, en fait, voulu ratisser large.
Le contrôle des juges ne s’exerçant plus durant le régime d’exception, les préfets et les flics s’en sont donnés à cœur joie avec son lot de bavures et d’arbitraire. Cassages de porte, personnes innocentes brutalisées, sans-papiers délogés (allez voir l’excellent bilan de la quadrature du net). Les milieux politiques zadistes et écologistes ont aussi eu leur lot ; dans la perspective de la COP21 , 24 militants ont été assignés à résidence, ou, comment faire fermer leurs gueules à des gens qui remettent en cause une grossière mascarade.
Ne nous trompons pas. La mise en place de l ‘état d’urgence s’ inscrit dans un processus bien plus pervers. Dans une société gangrenée par la misère et le chômage, les bel les promesses politiques ne prennent plus, les gens sont orphelins d’un avenir digne de ce nom ; alors l’État (et toute la classe politique), pour se légitimer et se perpétuer, doit revenir à sa première fonction : la sécurité. L’urgence, l’état de guerre, le danger à nos portes sont autant de motifs anxiogènes qui servent à limiter gravement les libertés individuel les et collectives, et donc à laisser le champ libre aux gouvernants et à leurs commanditaires du monde économique et de la finance.
A bas tous les pouvoirs, surtout quand ils se drapent du suaire de la trouille !
Nuage Bleu