En 2008, au gré d’une alternance politique, la ville d’Amiens a mis en place un dispositif portant le doux nom de « Balades urbaines », c’est beau, ça sonne comme dans un film de Disney. Et puis, pour faire venir les badauds, la ville d’Amiens communique en distribuant dans toutes les boîtes aux lettres, un joli carton d’invitation imprimé en couleur sur papier glacé (C’est vrai qu’en ce moment, pourquoi faire des économies ? Allons ! Allons ! Ne sombrons pas dans la morosité !).
Bref, le principe est simple : une « balade » pour un secteur de la ville, le samedi matin, une fois par mois, réunissant des élus, des techniciens, et surtout des habitants qui sont invités à « participer » en donnant leurs avis. Sur le papier, c’est le monde idéal, les oiseaux chantent et le soleil brille !
La réalité et les buts sont bien différents. Ces balades sont l’occasion pour les élus amiénois d’exposer les projets et les futures réalisations en chantier pour la ville, et c’est bien ça le hic !
Tous ces projets sont déjà dans les tuyaux depuis belle lurette, et à grands frais : des milliers d’euros dépensés en études de faisabilité, projets d’Architectes, aménagements de la voirie et autres propositions de cabinets d’expertise.
Mais arrêtons-nous un instant : imaginons Monsieur Machin, habitant du quartier de la gare, qui lors de la visite, critique le projet de réaménagement du boulevard Jules Barni. Pouvons-nous penser réellement que sa participation va être prise en compte ? Que tout va être remis en question même si Monsieur Machin a fait des petit set que maintenant ils sont plusieurs centaines à s’opposer au projet ? C’est une vaste plaisanterie !
L’objectif est tout autre, et funestement électoraliste. Les élus au pouvoir nous jouent de la mandoline quand ils nous font croire que notre « avis » pèse. Légalement, ces consultations n’ont absolument aucune valeur. Tout le monde peut gueuler contre un projet, et les élus s’en laver les mains (Mais pourquoi, à ce moment précis, je pense à une verrière ? Hum, bizarre…).
Ces balades ne sont qu’un support pour servir la communication politique des élus au pouvoir (Mais oui, vous savez, les gens de la gauche « dure », celle bardée de bons sentiments mais qui trouve que le capitalisme, ce n’est pas si mal et que ça a même ses bons côtés – quand on est du bon.).
Cette gauche là nous joue la carte de la « démocratie participative » c’est tendance, c’est fashion et ça permet de redorer le blason d’une élite politique en rupture d’idées (Il faut bien marquer une différence avec la droite). En gros,on nous dit : « Si ! Si ! Venez participer, dites-nous ce que vous en pensez ! Voyez à quel point nous aimons la démocratie, à quel point nous nous intéressons à la population ! » Mon cul !
Dans cette idée là de la démocratie, on ne fait que fabriquer du consentement. La démocratie participative n’est que l’un des nouveaux et « plus doux » visages de la domination.