Notre condition d’existence matérielle commune, celle de notre classe sociale, est d’être condamné.e.s au salariat.

Nous sommes obligé.e.s de vendre notre force de travail pour avoir un salaire à la fin du mois. Ainsi, les capitalistes ne possèdent pas seulement les moyens de productions, ils possèdent nos vies. Plus nous travaillons et plus ils s’enrichissent, notre précarité est la conséquence de leurs dividendes. Mais il reste une chose qui nous permet de supporter cette misère : la perspective du départ à la retraite.

La retraite est une petite goutte de solidarité dans l’océan de misère capitaliste. Elle permet de finir ses jours sans obligation de travailler, avec un revenu décent. Cette goutte n’est pas tombée du ciel, elle a été obtenue par la lutte. Aux lendemains de la seconde guerre mondiale, le système de retraite a été créé, bâti et défendu par des militantes et militants de la CGT. Malgré l’opposition acharnée des partis de gouvernement, gaullistes ou socialistes de la SFIO, ces syndicalistes seul.e.s contre tous.te.s ont réussi à conquérir ce petit bastion de liberté.

Ce bastion, aujourd’hui, il est question de le pulvériser, de le réduire à une simple antichambre de la mort.

Repoussée de deux ans, incalculable à l’avance, moins bien indexée sur le coût de la vie, ne prenant plus en compte ni la maternité ni la pénibilité du travail, toujours plus injuste pour les femmes et les précaires, rabotée de 25%, voilà quelle gueule va tirer notre retraite après avoir subi cette réforme. Bilan : les riches se payeront une mutuelle, les autres pourront à peine se payer leurs cercueils.

La retraite était une perspective qui nous permettait d’endurer le pire en se disant « vivement la retraite », un compromis. Maintenant, alors que la capitalisme détruit l’environnement et que cette réforme détruit nos perspectives de vie après le salariat, le pire est devant nous.

Mais si nous n’avons plus de retraite décente, alors nous n’avons plus de raisons décentes d’aller travailler.

Devra-t-on vraiment se crever au travail sur une planète mourante ?
Non, il est temps de déserter massivement les bureaux et les usines.
Le temps de la grève générale est venu.
Notre syndicalisme doit rompre avec tout fonctionnement autoritaire et toute négociation.
Notre syndicalisme doit faire refleurir partout les assemblées générales, les manifestations, les blocages, les occupations et toutes autres actions directes nécessaires pour mettre à bas le capitalisme et sauver nos vies.
Notre syndicalisme doit être anarchiste, c’est à dire qu’il doit tendre à l’abolition de toutes les dominations passant par la nécessaire expropriation des capitalistes et la réorganisation de la production dans l’intérêt de tous et toutes.

 

La perspective de partir à la retraite s’érode ? Celle de la révolution se renforce.
Destituons Macron et mettons le capitalisme à la retraite.

 

VIVE LA GRÈVE GÉNÉRALE EXPROPRIATRICE !

 

Collectif Alexandre Marius Jacob – Groupe Georges Morel de la Fédération Anarchiste – CNT Somme – Groupe lycéen Louise Michel