Et voilà, l’Etat encore une fois valet du Capital a frappé : huit anciens salariés de Goodyear ont été condamnés à 24 mois de prison dont neuf fermes pour de soit-disant violences. En fait ils ont eu le culot suprême de retenir dans l’usine deux cadres de la direction Goodyear Amiens Nord, pas de violences, pas de maltraitances, et « libération » des deux après 30 heures. Eux qui voulaient imposer les 4×8, ils ont eu un avant-goût des cadences infernales…

En fin de conflit, un accord est signé avec la direction et toutes les plaintes sont retirées. Mais voilà qui ne convient pas à nos chers politicards, et particulièrement au trio de comiques : Hollande, Valls, Macron. Alors on enfonce le clou et le procureur général valet du parquet se déchaîne. Ils n’en ont pas assez de l’état d’urgence, ils s’attaquent maintenant aux travailleurs les plus combatifs, aux militants syndicaux, à la lutte sociale, à tous ceux qui se battent pour l’émancipation, la justice, le bien-être, la liberté.

Alors que ce gouvernement social libéral veut réduire à peau de chagrin le code du Travail, déréglementer à tout va, imposer la précarité et la misère en bon toutou de leur maître, le MEDEF et tous les exploiteurs, ils veulent en plus criminaliser la lutte sociale, terroriser les militants syndicalistes, et enfermer ceux qui se battent et ouvrent leur gueule. Cette répression est directement liée au fumeux état d’urgence, qu’ils voudraient bien permanent, il suffit de voir les assignations à résidence, les interdictions de manifester et les arrestations massives autour de la COP21.

Ils nous parlent de violence, mais c’est bien l’Etat et le patronat avec leurs flics, chefs, militaires, sous-fifres, banquiers et j’en passe qui en sont les plus virulents pratiquants. La violence c’est licencier 1 173 travailleur à Goodyear Amiens, avec son cortège de calamités : 700 personnes toujours à Pôle emploi, douze morts dont trois suicides, des séparations, des expulsions de leurs foyers.

La violence, c’est la misère dans laquelle on veut jeter des travailleurs malléables et corvéables à souhait. La violence, c’est les détournements de fonds vers les paradis fiscaux, les fonds de pension, la richesse mondiale détenue par une infime minorité de riches et puissants au détriment de 90 % de la population de la planète. C’est aussi les suicides des chômeurs, les expulsions, les enfants malades, le manque de soins pour cause de pauvreté.

Ces 8 copains qui ont été condamnés vont t-ils être le début d’une longue série ? Bientôt ce sera le tour des salariés d’Air France qu’on a arrêtés aux aurores devant leurs familles et leurs enfants. Justice de classe, justice bourgeoise, justice sociale libérale qui ne s’attaque jamais aux puissants et à leurs complices.

Non, il n’est pas question d’abandonner ces copains. Il n’est pas question de se résigner. Nous devons nous unir, et lutter encore plus fort. Nous devons être solidaires et soutenir sans failles ces camarades. Nous devons être nombreux comme nous l’avons été pour soutenir les condamnés de la Confédération paysanne. Et même encore plus. Le jour du jugement de l’appel, nous devrons être des milliers devant le tribunal d’Amiens. La pétition « nous sommes tous des Goodyear » a, à ce jour, déjà reçu plus de 125 000 signatures. Mais ce n’est qu’un début. La lutte est quotidienne, pour la dignité, pour le droit au travail, pour l’égalité, pour la liberté, contre l’oppression et l’exploitation orchestrées par l’État et le Capital.

L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes, c’en est assez de croire à des balivernes électorales et politiciennes, c’en est assez de cautionner la répression, l’intolérance, le racisme, l’exclusion.

Nous exigeons l’annulation de la condamnation des 8 camarades de Goodyear et nous pensons que seule la lutte apportera des changements réels.

Avec les opprimés, contre les oppresseurs pour toujours !!!

Eugène Varlope