C’est rigolo, la dernière fois que j’ai vu un autre syndicaliste que moi sur mon lieu de travail, c’était pour les élections professionnelles ; avant et depuis, que dalle… Soyons clair, le but n’est pas de dézinguer les syndicats. Avec toutes les attaques libérales qu’on se prend dans la gueule depuis quarante ans, s’ils n’avaient pas été là, on se serait retrouvé avec un code du travail « à la suisse », c’est à dire, à poil !

Mais sincèrement, est-ce qu’on s’est pas gouré de méthode ? Depuis la seconde guerre mondiale, les syndicats sont peu à peu devenus des partenaires sociaux siégeant dans des organismes paritaires mettant autour d’une table patronat et syndicats pour « négocier », et aspirant donc son lot « d’élus ».


Perso, je fiche mon billet qu’à force de rechercher des sièges et de se faire enfumer dans des négociations sans fin, on en a oublié l’essentiel : le terrain et notamment l’éducation politique des travailleurs. Y a qu’à voir la faiblesse des mobilisations ! Y a qu’à discuter avec des collègues pour s’apercevoir qu’ils connaissent même pas leurs droits, même les plus élémentaires ; et qu’ils biberonnent aux tétons des éditorialistes médiatiques à la solde des classes dirigeantes. Du prêt-à-penser, 0% réflexion, 100% manipulation ! Et si les syndicats font pas ce boulot-là dans les entreprises et les administrations, personne ne le fera à leur place. Le rapport de force encore et toujours !


Pour anecdote, si le nombre d’acquis sociaux a été aussi grand en 1945 (dont la Sécu l’air de rien…), c’est bien parce que le patronat avait les mains bien dégueulasses de sa collaboration et que les maquis étaient encore largement armés.


Tonton Georges