Expression qui sert la propagande capitaliste

Le « pouvoir d’achat » c’est la faiblesse qui consiste à acheter des choses dont nous croyons avoir besoin mais dont nous pourrions aisément nous passer. Comme les mots utilisés l’indiquent, les puissances industrielles et politiques, qui ont mis cette expression en circulation, ont l‘intention de nous mettre dans la tête que le fait d’avoir les moyens de consommer (des sous !) est un POUVOIR. Il est certain que cette entreprise a réussi puisqu’on observe chez nombre de nos contemporains un besoin irrésistible de posséder constamment de nouveaux objets et que cette possession les satisfait grandement, jusqu’au moment – vite arrivé – où la possession n’est plus nouvelle. C’est pourquoi on entend ce genre d’absurdités : « Il faut que j’aille m’acheter un jean’s ! » ou « C’est les soldes, ça tombe bien, j’ai besoin d’un nouveau pull. ».

Croire qu’acheter un nouveau vêtement est une nécessité prouve que l’on est une victime de la société moderne. D’abord, parce que les gens qui en viennent à tourner l’achat en impératif ont souvent largement de quoi se vêtir dans leur penderie ; ensuite, parce que, quand bien même ils n’auraient qu’un seul jean’s et qu’un seul pull pour tout vêtement, l’achat d’autres vêtements serait lié à un confort ou à un besoin conditionné et non à une nécessité ; et enfin, parce que trop souvent on oublie qu’il est simple d’échanger un vêtement contre un autre avec son voisin ou ses proches, et que ça fait du bien à tout le monde.

Voilà pourquoi je préfère la capacité d’avoir au pouvoir d’achat !

Personnellement, j’échange de la nourriture avec mes voisins : mes fins de mois sont difficiles, mais j’ai trouvé le moyen d’avoir de bons produits alimentaires que j’échange contre d’autres que je ne peux pas me procurer aisément. Par exemple, j’ai trouvé un moyen d’avoir des œufs bio à bas prix que je troque volontiers contre d’autres aliments ou contre des services. Je ne pré-tends pas avoir inventé ce concept contre-consumériste d’échanges mais j’essaie de le faire connaître autour de moi. Si vous êtes intéres-sé-e-s pour des échanges de ce type, parlez-en autour de vous (pour commencer à agir). Et si vous voulez aller plus loin, vous pouvez aussi me contacter via le mail de l’équipe de rédaction.

Estelle