LE POING - Apériodique libertaire - Amiens

Le journal qui ne prend pas de gants

Étiquette : Le Poing n°4

Sorcières de l’Ouest

Une horde de vioques est confortablement installée sur les trônes rouges et douillets, ils sont comme au théâtre où se joue l’un des nombreux actes de la fin des temps. Les odeurs se mêlent, eau de cologne, lavande, naphtaline, térébenthine, gomina, pets fermentés et haleines fétides. Les corps lâchent mais n’assument pas. Ces vieilles carnes désirent la vie éternelle, ils jettent leurs minables deniers dans des sociétés commerciales. Ces mages de malheur sont tirés du même moule que les sorcières qui murmurent aux oreilles de Macbeth. Fortune ! Héritage ! Train-train qui déraille. Dames et Seigneurs veulent la vie de château dans un castel construit sur un cimetière. La nuit, ils règlent leur sonotone pour ne plus entendre les traînantes lamentations des morts. Le lendemain, ils se baignent dans une piscine sanglante au centre de leur triste jardin où les mornes fleurs pleurent, ils opèrent quelques brasses malhabiles, s’essuient et avalent les quelques gélules pour réguler leur transit défaillant. Ils sont actionnaires de Sanofi. Ce sont justement leurs laboratoires qui produisent par milliers ces fameuses gélules empoisonnées. ils crèveront par là où ils ont pêché. Continuer la lecture

Le pouvoir d’achat

Expression qui sert la propagande capitaliste

Le « pouvoir d’achat » c’est la faiblesse qui consiste à acheter des choses dont nous croyons avoir besoin mais dont nous pourrions aisément nous passer. Comme les mots utilisés l’indiquent, les puissances industrielles et politiques, qui ont mis cette expression en circulation, ont l‘intention de nous mettre dans la tête que le fait d’avoir les moyens de consommer (des sous !) est un POUVOIR. Il est certain que cette entreprise a réussi puisqu’on observe chez nombre de nos contemporains un besoin irrésistible de posséder constamment de nouveaux objets et que cette possession les satisfait grandement, jusqu’au moment – vite arrivé – où la possession n’est plus nouvelle. C’est pourquoi on entend ce genre d’absurdités : « Il faut que j’aille m’acheter un jean’s ! » ou « C’est les soldes, ça tombe bien, j’ai besoin d’un nouveau pull. ». Continuer la lecture

Les coopératives : il n’y a rien à graindre!

Dans la valse des boulots d’été, j’ai eu à travailler pour une coopérative agricole. Cette coopérative, c’était, d’après des lignes glanées çà et là sur leur site : « une entreprise dont les statuts coopératifs font que les adhérents sont à la fois actionnaires, clients et fournisseurs ». Coopération ? Actionnaires, clients, fournisseurs à la fois ? Des mots qui chantent l’autonomie ! Mais ne nous arrêtons pas là, on pouvait également lire qu’ils portent « des valeurs qui ne sont pas que des mots : équité, solidarité, engagement, partage, proximité, expertise, innovation ». Continuer la lecture

La mouche et l’oiseau

11 janvier 2015. Le triste sire s’avance pour prendre dans ses bras l’ami éploré des trépassés. L’homme au costard et aux lunettes noires est adoubé par les cieux et reçoit la fiente d’un piaf révolté. Ne serait-ce pas l’œuvre de l’un de ces caricaturistes pourvus d’ailes ? Là-haut ils se gaussent, se bidonnent en se tenant le bas-ventre. Les larmes qu’ils essuient au coin de leurs yeux malicieux se font pluie. Pluie battante et éternelle sur ce svelte porc paumé. Continuer la lecture

Anarchy in Samara !

L’heure est grave ! Pour certains du moins, d’après ce titre surprenant du courrier Picard, mais pas pour les libertaires. Le changement n’a peut-être pas encore sauté aux yeux des nombreux travailleurs qui empruntent quotidiennement cet axe névralgique d’Amiens, mais la rue Saint-Fuscien est bien un espace autogéré. Continuer la lecture

Un homme est mort

Va montrer ton film partout… Que les gens voient comment les ouvriers se battent et meurent ici… et surtout qu’ils voient qu’on est unis et qu’on ne cédera pas.

Un homme est mort, Etienne Davodeau et Kris

Il y a des œuvres emboîtées qui n’en finissent plus de s’écrire. Ces histoires et ces mots qui ré-sonnent dans nos vies et nos luttes, de jours en jours, et d’an-nées en années. « Un homme est mort » en est l’une d’elles. Depuis1941 et bien avant, cette sentence protéiforme nous suit comme un spectre qui nous hante. Continuer la lecture