LE POING - Apériodique libertaire - Amiens

Le journal qui ne prend pas de gants

Mois : mars 2017

PAS DE PROPAGANDE SEXISTE DANS NOS FACS !

Le jeudi 23 mars 2017, l’UNI, syndicat universitaire de droite, a organisé, à l’Université Picardie Jules Verne, une conférence dont le sujet était la grâce présidentielle accordée à Jacqueline Sauvage par François Hollande, fin décembre 2016. Les deux intervenants étaient Hubert Delarue, avocat et vice-président de la communauté d’agglomération d’Amiens, en charge de la politique de la ville et Morgane Fauveau, maître de conférence en droit à l’université de Picardie, vice-présidente de l’UNI et porte-parole pour l’UNI enseignants.

Le texte présentant l’événement annonçait d’emblée la teneur idéologique du propos, l’affaire Jacqueline Sauvage devenant une «  passionnante affaire digne d’une série Netflix » ! Isolée, la formule aurait pu rester maladroite. Mais l’utilisation répétée par Hubert Delarue d’expressions ouvertement sexistes, du type « battre sa femme comme du bon pain », a transformé l’étude d’un cas pratique de droit pénal en une tribune politique franchement réactionnaire. A l’issue des exposés captieux des deux professionnels du droit, ceux-ci ont été interpellés par une partie du public sur ces dérapages réitérés. Morgane Fauveau s’est alors empressée de signaler que sa présence, en tant que femme, à la tribune, garantissait par essence la respectabilité des intentions et des commentaires de son invité. C’était, s’il en était encore besoin, rajouter une couche à la puanteur patriarcale régnante : l’essentialisme est justement un système de pensée qui justifie les oppressions faites aux femmes !

Les menaces de procès en diffamation proférées à notre encontre lors des échanges avec ces deux personnes ne nous empêcheront pas d’affirmer que l’échec de la justice n’est pas comme le prétend l’UNI, « la substitution d’une morale au droit », mais bien la persistance des violences contre les femmes ! De plus nous rappelons, haut et fort, que les idées racistes, sexistes et réactionnaires qu’elles émanent de l’UNI comme du Front National, n’ont pas leur place à l’université, et que nous les combattrons sans relâche !

Action antifasciste Amiens
https://www.facebook.com/actionantifapicardie/

Contre le FN à l’UPJV

Lundi 20 mars 2017, l’Association des étudiants en science politique de l’Université de Picardie Jules Verne organisait un débat entre les organisations politiques de jeunesse attachées à différents partis politiques. Était invité un jeune cadre du Front National. Celui-ci est arrivé dynamiquement entouré par trois molosses rasés de près, encostumés et arborant un badge en forme de rose bleue.

Vous trouverez, ci-dessous, le communiqué de l’Action antifasciste Amiens, qui a mené une action contre la présence de tels individus à l’université.

NON A L’INTRUSION DE L’EXTREME DROITE DANS NOS FACS !

Il y a moins d’un an, les étudiant-e-s empêchaient manu militari l’intrusion violente de jeunes d’extrême-droite dans l’université lors du mouvement contre la loi Travail.

Aujourd’hui, ça se passe dans le feutré. L’association des étudiants en science politique organisait cet après-midi un « débat » auquel était invité notamment un cadre du FN au milieu d’adhérent-e-s à des organisations politiques de jeunesse. La séquence était planifiée comme sur un plateau de BFMTV : chaque représentant-e avait à sa disposition un laps de temps pour dérouler ses opinions. Il était même possible de « réagir en direct » sur twitter.

« Il suffirait que tout le monde donne son opinion pour qu’advienne la démocratie », prétendent les organisateurs de cette sauterie. Chacun-e son opinion, il faut de tout pour faire un monde, c’est mon choix… Le relativisme de ce type de propos ne peut conduire qu’à la confusion. Le débat démocratique, ce n’est pas la juxtaposition des faits et des opinions.

Alain Soral, Zemmour, et d’autres réactionnaires ont acquis une visibilité médiatique grâce à ce type de dispositifs.

Trump aux USA, Marine Le Pen en France fondent leur discours sur le mensonge. Pris en flagrant délit, ils expliquent que c’est leur réalité. Une réalité bien éloignée de la vérité. Ils n’ont de ce seul fait rien à faire à l’université.

L’université est en effet supposée être le lieu par excellence de l’élaboration d’un savoir critique. Le département de science politique d’Amiens compte parmi ses membres des chercheurs de renom sur l’extrême-droite, dont une partie avait participé le 28 février dernier à une conférence sur le vote FN.

Le FN n’est pas un parti comme les autres. C’est un parti xénophobe, sexiste et par essence antidémocratique qui est déjà largement présent sur les plateaux télévisés, dans la presse écrite, à la radio, et aujourd’hui à l’UPJV.

Le FN et les réactionnaires dans son sillage ont réussi à imposer leurs thématiques dans le débat public. Dans ces conditions, ils pourront difficilement se présenter comme victimes lorsque des citoyen-ne-s viennent publiquement et légitimement s’opposer à leur présence.

Action antifasciste Amiens