Pratique aujourd’hui banalisée et naturalisée, le vote, séquence singulière d’une opération électorale, s’est imposé comme le parangon indépassable et indispensable de la démocratie, qu’on y aille, qu’on le refuse, ou qu’on s’en désintéresse. L’onction remportée dans les urnes par quelques permanents politiques professionnalisés n’est pas (et n’a jamais été) seule concernée. Que ce soit pour l’élection de Miss France, d’un délégué de classe, ou du Pape, il s’agit de désigner un élu à la majorité des voix exprimées. Mais loin d’être le résultat consciemment voulu et poursuivi par quelques visionnaires nourrissant l’histoire officielle du catéchisme républicain, les formes du système électoral contemporain, ni irrévocables ni nécessaires, sont le résultat de processus historiques structurant aujourd’hui le mode de reproduction politique légitime.
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