LE POING - Apériodique libertaire - Amiens

Le journal qui ne prend pas de gants

Catégorie : Articles (page 7 sur 8)

La mouche et l’oiseau

11 janvier 2015. Le triste sire s’avance pour prendre dans ses bras l’ami éploré des trépassés. L’homme au costard et aux lunettes noires est adoubé par les cieux et reçoit la fiente d’un piaf révolté. Ne serait-ce pas l’œuvre de l’un de ces caricaturistes pourvus d’ailes ? Là-haut ils se gaussent, se bidonnent en se tenant le bas-ventre. Les larmes qu’ils essuient au coin de leurs yeux malicieux se font pluie. Pluie battante et éternelle sur ce svelte porc paumé. Continuer la lecture

Anarchy in Samara !

L’heure est grave ! Pour certains du moins, d’après ce titre surprenant du courrier Picard, mais pas pour les libertaires. Le changement n’a peut-être pas encore sauté aux yeux des nombreux travailleurs qui empruntent quotidiennement cet axe névralgique d’Amiens, mais la rue Saint-Fuscien est bien un espace autogéré. Continuer la lecture

Un homme est mort

Va montrer ton film partout… Que les gens voient comment les ouvriers se battent et meurent ici… et surtout qu’ils voient qu’on est unis et qu’on ne cédera pas.

Un homme est mort, Etienne Davodeau et Kris

Il y a des œuvres emboîtées qui n’en finissent plus de s’écrire. Ces histoires et ces mots qui ré-sonnent dans nos vies et nos luttes, de jours en jours, et d’an-nées en années. « Un homme est mort » en est l’une d’elles. Depuis1941 et bien avant, cette sentence protéiforme nous suit comme un spectre qui nous hante. Continuer la lecture

L’instint tribal (4/4) – De la gaieté du mariage

Chez les Moa-Mao-Oam, la question du mariage entre deux membres du même sexe divisa considérablement. Lorsque l’idée fut lancée par un allumé lors d’une assemblée, les hommes de loi se tournèrent vers les hommes de foi. Continuer la lecture

L’instint tribal (3/4) – De la Genèse

La cité des anges. Gigantesque mégalopole cosmopolite bâtie sur une sorte d’autre Lune divaguant autour de la Terre. Tous les anges, de tous les états angéliques cohabitaient dans cette mirifique cité. Peau brune, peau pâle, tout un pot-pourri d’anges aux origines diverses. Continuer la lecture

L’instint tribal (2/4) – De la géographie

Le Géographe se prélassait dans la couche conjugale. Il s’apprêtait à terrasser la flamme de la bougie d’un souffle mais sa femme attentionnée se trémoussa pour avoir sa pitance. C’était sa façon à elle de lui signaler son désir passager. Ils firent donc commerce. Continuer la lecture

Avant que l’industrie agro-alimentaire nous fasse manger les pissenlits OGM par la racine, cueillons !

Cueillir les talus, glaner les champs, récolter les forêts, moissonner les sous-bois sont des activités qui remontent à nos vieux ancêtres nomades et chasseurs-cueilleurs. On aurait pu penser que l’agriculture aurait rapidement mis fin à ces tâches d’un autre temps. Mais que nenni ! Nous avons, avec bonheur, gardé l’habitude de courir les champs !

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L’instinct tribal (1/4) – Des meneurs

La tribu dite « de l’ovin » fut bien vite tuée dans l’œuf. Si bien qu’on ne chercha pas à la nommer autrement. Nomades et désireux de savoir si l’herbe était bel et bien plus verte de l’autre côté, les Ovins décidèrent de traverser le moutonneux océan à la nage. Continuer la lecture

L’impatience noire (Anarchasis nigra) une plante à découvrir…

Anarchasis nigra-479Couleur : noire, parfois teintée de rouge lorsqu’elle s’hybride avec Communismus purpurea, jamais jaune.

Classification : Décrite pour la première fois en 1840 par Proudhon, on en trouve des traces (sûrement espèce dominante) aux temps pré-historiques. Certains auteurs (Pelloutier,1895) la classe dans la famille des Syndicalacée Continuer la lecture

Dans le futur, nous ne serons plus victimes des campagnes de pub

Août 2014 : enfin les vacances ! Voyager, sortir des frontières,découvrir d’autres régions du monde, aller à la rencontre d’autres peuples, se dépayser. Et par chance, aujourd’hui, prendre l’avion, connaître une fois de plus le bonheur de passer à travers les nuages pour se retrouver très haut dans le ciel, où il y a toujours du soleil.

Une joie un peu gâchée par la campagne de pub « Dans le futur », de la banque HSBC, qui défigure depuis deux ans déjà les couloirs du terminal 2 de l’aéroport de Roissy. Je les avais oubliées, mais impossible d’y échapper, ces maudites affiches sont partout… « Dans le futur, chaîne alimentaire et chaîne d’approvisionnement ne feront qu’une » légende une photo de poisson… tatoué d’une code-barres. « Dans le futur, tous les déchets seront source d’énergie », est écrit au-dessus d’éoliennes faites… d’épluchures de banane. « Dans le futur, l’éducation pourrait être votre meilleure source d’investissement », est un manifeste pour la privatisation de l’enseignement.

Un véritable concentré de propagande néolibérale. Qui regorge, qui plus est, et en toute logique, de stéréotypes : « Un jour, tous les marchés auront émergé » accompagne trois poupées russes de types raciaux différents… mais sans femmes noires. « Dans le futur, la succession s’organisera dès la naissance » est illustré par une paire de chaussons pour nourrissons… masculins et riches, leur modèle étant celui de coûteuses chaussures d’hommes d’affaires…

Durant l’attente en porte d’embarquement, je me demande dans un premier temps dans quel cerveau malade sont nés ces slogans et ces images. Mais non, ils sont justement l’expression évidente de leurs commanditaires.

Je ne peux m’empêcher de penser que la grande escroquerie du capitalisme a été de faire croire que les idéologies étaient mortes, à commencer par les utopies progressistes, toutes soupçonnées de porter en leur sein la graine du totalitarisme.Le vrai tour de passe-passe a été d’y substituer un véritable programme idéologique (et totalisant, sinon totalitaire) sous couvert de pragmatisme, en récupérant le moindre élan de contestation dans l’industrie culturelle. Dans l’aéroport, où nous sommes tous contrôlés et sur6veillés à chaque point de passage, il apparaît clairement que cette liberté de circulation ne concerne que les capitaux. La mondialisation contre l’internationalisme. Deux courants de pensée pour lesquels la nécessité de voyager repose sur des motivations radicalement différentes.

Et les affiches suivent les passagers jusqu’à l’intérieur de la passerelle qui mène à l’avion… Je songe à une contre-campagne avec des têtes de mort ornées de code-barres avec un slogan au-tour de la supposée fin de l’histoire, parce que le futur qu’HSBC prépare n’est autre que celui de la guerre et de la barbarie. Un sentiment d’impuissance me gagne face à l’effet normatif de cette campagne. Enfin dans l’appareil, mieux vaut,pour l’heure, laisser tout ça derrière soi : il est grand temps de décoller, de reprendre des forces,et de s’enrichir humainement…

Syndicat des petites mains
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